La L-ergothioneine est un antioxydant remarquable avec des avantages inégalés pour améliorer notre santé.
Découverte en 1909, la L-ergothioneine est synthétisée uniquement par les champignons et les mycobactéries du sol. Les plantes peuvent absorber de la L-ergothioneine par leurs racines en s’associant à des champignons (mycorhizes) dans des sols où se trouvent des communautés fongiques saines. À leur tour, les animaux de pâturage qui consomment ces plantes peuvent absorber la L-ergothioneine. Ainsi, les humains peuvent obtenir de la L-ergothioneine uniquement à partir de leur régime alimentaire en consommant des champignons, des plantes et certaines viandes (abats).
Les champignons sont des sources particulièrement riches en L-ergothioneine. Des recherches menées à la Penn State University ont montré que, lorsque des humains recevaient de la poudre de champignon avec des quantités connues de L-ergothioneine, celle-ci se manifestait très rapidement dans le sang. La L-ergothioneine est présente dans tous les tissus humains, mais elle est préférentiellement distribuée dans les systèmes organiques et les organites cellulaires exposés à des niveaux élevés de stress oxydatif tels que le foie, les reins, les globules rouges et les tissus oculaires.
Dans les cellules, la L-ergothioneine est fortement concentrée dans la membrane plasmiques (membrane des cellules) et les mitochondries.
On reconnaît de plus en plus le rôle important de la L-ergothioneine dans la physiologie humaine et la prévention des maladies, y compris celles affectant les systèmes immunitaire, reproducteur et nerveux central (encéphale et moelle épinière). La L-ergothioneine fonctionne comme un « maître antioxydant » dans notre corps : elle est transportée dans les cellules de tout le corps pour combattre les dommages dûs au stress oxydatif et aux radicaux libres toxiques.
Etudes
La L-ergothioneine est la seule substance alimentaire connue à posséder un gène et un système de transport spécifiques : le transporteur ergothioneine (ETT). ETT permet à la L-ergothioneine d’être transportée activement à travers la membrane cellulaire (la “peau” de la cellule) et dans la cellule. L’ETT s’active lorsqu’une inflammation se crée dans notre corps : il va transporter la L-ergothioneine qui va agir sur cette inflammation.
Le Dr Dirk Grundemann, professeur à l’Université de Cologne (Allemagne) et qui a fait la découverte du transporteur de L-ergothioneine (ETT), déclare dans une étude publiée que consommer de la L-ergothioneine pouvait « fournir une nouvelle stratégie thérapeutique pour les maladies inflammatoires chroniques ».
Plus récemment, le Dr Solomon Snyder, Département des neurosciences de la Johns Hopkins School of Medicine, a publié un article intitulé « L’acide aminé insolite L-ergothioneine est un cytoprotecteur (protecteur cellulaire) physiologique ». Dans son analyse, il a déclaré : « en raison de son origine alimentaire et de la toxicité associée à son épuisement, l’ergothioneine pourrait représenter une nouvelle vitamine dont le rôle physiologique comprend la cytoprotection des antioxydants ».
Cette molécule serait donc protectrice des antioxydants qui sont essentiels pour lutter contre le vieillissement prématuré de nos cellules. Elle a par ailleurs elle-même une action antioxydante !
Une demi-vie très longue
La L-ergothioneine est également unique du fait de sa très longue demi-vie dans le corps : elle reste dans notre organisme environ 60 jours (soit une demi-vie de 30 jours) par rapport aux 30 secondes à 30 minutes des antioxydants classiques comme la vitamine C, la vitamine E, le sélénium, etc.
Les bienfaits de la L-ergothioneine
Les avantages de la L-ergothioneine en terme d’amélioration de notre santé comprennent :
- Réduction du stress oxydatif grâce à une action efficace d’extinction des radicaux libres nocifs
- Conservation et maintien des “stocks” d’autres antioxydants plus transitoires tels que les vitamines E, la vitamine C et le glutathion
- Disponibilité accrue de sources d’énergie cellulaire
- Respiration métabolique accrue et oxydation des graisses
- Protection des mitochondries (fournisseurs d’énergie de nos cellules) contre les dommages oxydatifs grâce à l’activation d’enzymes antioxydantes
- Réduction des effets néfastes des rayons UV environnementaux
- Protection contre les effets des neurotoxines qui jouent un rôle dans le déclin cognitif
- Maintien de l’homéostasie (équilibre) du système en tant que régulateur ou effecteur (répond aux stimulations reçues)
- Protection de l’hémoglobine dans les globules rouges
- Chélation des métaux lourds en vue de leur élimination (procédé médical visant à éliminer les métaux nuisibles à l’organisme).
L’introduction de pratiques agricoles modernes au cours du siècle dernier – telles que l’utilisation intensive d’engrais chimiques, d’herbicides, de fongicides et de travaux intensifs du sol – a eu des conséquences dramatiques sur les communautés fongiques de nos sols. L’effet a été un épuisement constant et même une éradication des champignons du sol et des mycobactéries capables de synthétiser la L-ergothioneine pour l’absorption par les plantes, supprimant ainsi la L-ergothioneine dans les chaînes d’approvisionnement alimentaire.
Par ailleurs, des changements dans nos habitudes alimentaires ainsi qu’une surconsommation d’aliments hautement transformés pourraient encore accentuer les carences en L-ergothioneine dans notre alimentation. Il est probable que l’augmentation du nombre de maladies (le diabète, l’arthrite, les affections neurodégénératives) est dûe en partie à ce manque.
On associe ainsi à la L-ergothioneine des bénéfices remarquables sur les fonctions cognitives, la vue, l’immunomodulation, la santé pulmonaire, les fonctions de reproduction ainsi que de multiples bienfaits cutanés, mais en aucun cas elle ne peut être synthétisée par l’organisme. Certains auteurs la comparent à une vitamine, car indispensable au bon fonctionnement des cellules.